Description de la maladie d’Osgood Schlatter
La maladie d’Osgood Schlatter, qu'est-ce que c'est ?
La maladie d’Osgood Schlatter (MOS), également connue sous le nom ostéochondrose tibiale antérieure, est une cause fréquente de douleur antérieure du genou dans la population athlétique jeune, avec un squelette immature. Les sports les plus communs dans lesquels cette pathologie se développe fréquemment comprennent le basketball, le volleyball, le sprint, la gymnastique et le football.
La présentation clinique associe généralement une apparition atraumatique et insidieuse de la douleur sur la zone antérieure du genou, plus précisément une sensibilité au niveau du site d’insertion du tendon rotulien au niveau de la tubérosité tibiale. La condition est auto-limitée (maladie ou pathologie qui se résoudra d’elle-même ou qui n’aura normalement aucun effet néfaste à long terme sur la santé d’une personne) et survient à la suite à des activités répétitives entraînant des contraintes physiques liées aux actions nécessitant l’extension du genou comme le saut ou le sprint.
Le niveau de douleur dicte le traitement global, et la gestion comprend un traitement symptomatique avec de la glace et des anti-inflammatoires si la douleur est trop importante, une modification de l’activité ainsi que du repos relatif aux activités aggravantes.
Même si le trouble est bénin, la récupération peut être longue et entraîner une absence sportive. L’apparition du trouble est graduelle, et la douleur augmente en fonction des demandes répétitives des extenseurs du genou. La douleur se présente au niveau de la tubérosité tibiale pendant l’activité et à la palpation.
Étiologie & Épidémiologie
Le tendon rotulien s’insère au niveau de la tubérosité tibiale qui est composée de tissu cartilagineux chez l’enfant puis se suit d’une ossification en moyenne à 10-12 ans chez les filles et à 12-14 ans chez les garçons. C’est à ce stade de la maturation osseuse que la maladie d’Osgood Schlatter se développe.
La théorie dominante est qu’une traction répétée sur la tubérosité conduit à des déchirures microvasculaires, des micro-fractures et un processus inflammatoire. Les symptômes par la suite se présentent avec un gonflement, une douleur et une sensibilité au niveau antérieur du genou.
La MOS est une blessure de surutilisation qui survient chez les patients adolescents actifs. Elle apparait donc à la suite de contraintes répétitives et de microtraumatismes dus aux forces de traction appliquées par le quadriceps sur le tendon rotulien au niveau de son insertion sur l’apophyse de la tubérosité tibiale. Cette force exercée se traduit par une irritation chez les cas bénins puis par une avulsion partielle de l’apophyse de la tubérosité tibiale chez les cas plus graves. La force sur l’apophyse augmente avec des niveaux d’activité plus élevés et surtout après des périodes de croissance rapide. C’est pour cela que la fourchette d’apparition de la pathologie coïncide avec cette période de croissance et de transition d’ossification de la tubérosité tibiale. Pour les garçons en moyenne la pathologie se déclare de 12 à 15 ans et chez les filles de 8 à 12 ans, avec une prévalence de 9,8 % (11,4 % chez les garçons, 8,3 % chez les filles).
Les symptômes se présentent bilatéralement chez 20 % à 30 % des patients.
Rarement, un traumatisme peut entraîner une fracture par avulsion complète. Les facteurs prédisposants comprennent une mauvaise souplesse des quadriceps et des ischio-jambiers et d’autres signes de déséquilibre musculaire notamment une faiblesse du moyen fessier, ou du quadriceps.
Les diagnostics différentiels peuvent comprendre une tendinite rotulienne, une ostéomyélite du tibia, la maladie de Perthes, blessure de la plica, infection au niveau de l’apophyse.
Traitement
En fin de compte, la condition est certes auto-limitée, mais peut persister jusqu’à 2 ans jusqu’à ce que l’apophyse fusionne. Il n’y a aucune preuve suggérant que le repos total accélère la récupération, mais la restriction d’activité est efficace pour réduire la douleur.
Comme expliqué précédemment, le traitement comprend donc un repos relatif et une modification de l’activité aggravante en fonction du niveau de douleur, ce qui peut s’avérer parfois être difficile à expliquer à un jeune sportif qui ne demande qu’à se dépenser. Il faut donc pour le jeune athlète faire preuve de patience et l’accompagner dans cette épreuve psychologiquement, car ce sont des périodes cruciales malgré le jeune âge, cette modification des activités peut les empêcher de participer à des échéances importantes ou les faire se poser beaucoup de questions quant à leur avenir de sportif. C’est pourquoi un accompagnement et une explication détaillée de la situation sont importants.
L’application locale de glace et d’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) peut être utilisée pour soulager la douleur. Une genouillère protectrice ou strap avec coussinet peut être portée sur la tubérosité tibiale pour se protéger d’un traumatisme direct. Les étirements et le renforcement des quadriceps, des ischio-jambiers et des fessiers sont un complément utile.
Dans les cas graves et prolongés, une courte période d’immobilisation du genou peut être envisagée. Il n’y a aucune preuve pour recommander une thérapie par injection ou une intervention chirurgicale pour la maladie d’Osgood-Schlatter. Les symptômes sont généralement auto-limitants avec une résolution de la douleur à la fusion de l’apophyse. Les séquelles à long terme peuvent inclure une tubérosité tibiale épaissie ou proéminente, mais ceci est asymptomatique dans la grande majorité des cas.
Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.
Source :
Smith JM, Varacallo M. Osgood Schlatter Disease. [Updated 2020 Jul 29]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2020 Jan – .
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Article rédigé par NeuroXtrain.